La marche, grande conquête du jeune enfant
La marche, grande conquête du jeune enfant
Les premiers pas, tant attendus, suscitent l’émoi, l’excitation de toute la famille. C’est un moment de plaisir partagé entre l’enfant et ses parents. C’est aussi un premier pas vers l’autonomie et l’indépendance.
La marche est une grande étape du développement psychomoteur de l’enfant. Elle s’acquiert pour la majorité des enfants entre 12 et 18 mois, parfois avant, parfois après. Cependant, la marche est préparée bien en amont. La musculature, l’équilibre et les coordinations, sont exercées depuis les premiers déplacements. L’enfant se retourne, l’enfant se redresse, l’enfant grimpe…Il découvre là tout un panel de mouvements dont il est capable, et ses effets sur son environnement. Les différents schèmes neuromusculaires s’intègrent, se consolident.
La marche, c’est avant tout un savant mélange entre musculature, sensorialité, appuis et équilibre. C’est aussi le désir d’accéder à la verticalité, avec sa composante relationnelle. André Bullinger nous dit « marcher, c’est faire du chemin », c’est aller vers.
Pour accéder à la marche, l’enfant se redresse et se verticalise, grâce à la combinaison de l’enroulement et des rotations des différents segments du corps. On différencie ainsi le redressement de l’extension. A. Coeman nous explique ainsi que si le redressement est un processus d’intégration de la pesanteur avec une modulation et un ajustement des forces musculaires, l’extension est une lutte contre la pesanteur, dominé par la tension excessive du buste. L’extension empêche le mouvement.
On comprend alors en quoi les outils d’aide à la marche (harnais de marche, youpala…) en plus d’être dangereux sont contre-productif. : ils mettent l’enfant en extension, et ne lui permettent pas d’exercer ses appuis.
Mais alors comment aider son enfant dans l’accès à la verticalité et à marche ? En lui permettant de vivre les expériences de redressement dans un environnement sécurisé (caboter le long du canapé et des meubles bas, sans danger), de grimper, d’explorer. En étant à ses côtés pour l’encourager et le valoriser dans ces nouvelles compétences.
Alors concrètement, on favorise les sensations plantaires, pieds nus à la maison ; on organise son environnement pour limiter le danger et qu’il puisse s’exercer dans ses appuis de façon sécure ; on nourrit son appétence de la découverte de l’environnement en lui permettant de grimper, et de jouer avec les déséquilibres. On l’encourage, on le félicite, et on laisse le temps au temps.
WAROQUIER Céline, psychomotricienne D.E.
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